C’était crépusculaire, un homme et une femme,
La quarantaine belle et d’un pas décidé,
Avançaient au milieu d’un beau champ de jusquiame
Bordé de grands ormeaux par le vent agités.
Ils allaient prestement au Gymnase Piccard,
Dont la porte fermée, une fois devant elle,
Les surprit fortement. Ils trouvaient ça bizarre,
Et pour le dire vrai, antirationnel.
Leur adorable fille Aurore avait bien dit
Qu’on y célébrerait une très grande année,
Les trente ans de l’école, un soir de samedi.
Ils allaient repartir, quand vint un élégant,
Chemisé comme un paon, le visage masqué,
Qui leur dit : « Patientez, tout un an, sur ce banc ! »
Christophe Flubacher