Quand Virus, insidieux, plane comme un vautour
Sur nos corps terrifiés par d’âcres maladies,
Et que du monde entier empoignant les contours
Il ronge tel un dieu la fraîcheur de la vie ;
Quand son ombre engloutit des pays désarmés
Et transforme en prisons les foyers et les villes,
Jetant, tels des déments, les humains alarmés
Vers les rayons vidés par l’Égoïsme vil ;
Quand enfin il s’abat, en rapace averti,
Sur l’immense hôpital d’une Terre hystérique,
Broyant dans ses serres les forçats affaiblis
Par le silence amer des boulevards désertiques ;
Des êtres brusquement se dressent avec ardeur
Et lancent vers le ciel leurs mains indéfinies,
Captant, dans l’univers, ces éclats de splendeur
Qu’on chante à ceux qui, soignant, jamais ne vacillent.
Alors, sur les balcons qui surplombent nos Peurs,
On écoute l’Espoir, vaillant, mélancolique,
Des âmes meurtries par l’Oiseau de malheur
Qui rient et triomphent, d’un souffle poétique.
Frédéric Nicod